La recherche à l’œuvre : Lutter contre la prescription excessive d’antibiotiques

SPO à l’œuvre

12 juill. 2024

La résistance aux antimicrobiens est une crise mondiale croissante de santé publique, à laquelle on attribue environ 1,27 million de décès par an dans le monde. La prescription excessive d’antibiotiques dans les soins primaires a été un problème important, entraînant souvent une augmentation des taux d’infections résistantes aux médicaments et des effets secondaires évitables pour la patientèle. Une nouvelle étude, coécrite par des chercheurs de Santé publique Ontario (SPO), Kevin Schwartz, Kevin Brown et Nick Daneman, ainsi que Bradley Langford, Valerie Leung et Lindsay Friedman, avait pour objectif de régler ce problème en envoyant des lettres de rétroaction à plus de 5 000 médecins de famille, ce qui a entraîné une réduction notable de la prescription d’antibiotiques. Voici un aperçu détaillé des conclusions de l’étude et de ses répercussions sur la santé publique.

Pourquoi l’étude est-elle importante?
Les antibiotiques sont souvent prescrits de manière excessive, généralement pour les infections virales qui ne répondent pas à un tel traitement. Cette pratique expose non seulement la patientèle à des effets secondaires inutiles, mais contribue également à la montée des infections résistantes aux médicaments. Cette étude démontre une approche pratique pour réduire la surutilisation d’antibiotiques, ce qui pourrait améliorer les résultats pour la patientèle et ralentir la propagation de la résistance.

Principales constatations
L’équipe de recherche de l’étude a divisé au hasard plus de 5 000 médecins de famille en différents groupes pour tester différentes interventions de rétroaction : certains médecins ont reçu par la poste une lettre contenant des commentaires sur la prescription d’antibiotiques et d’autres non. Les résultats étaient significatifs, comparativement à l’absence de rétroaction envoyée par la poste. La rétroaction envoyée par la poste était associée aux éléments suivants :

  • Une réduction globale de 5 % de la prescription d’antibiotiques
  • Une réduction de 11 % des ordonnances inutiles
  • Une réduction de 15 % des durées prolongées de prescription d’antibiotiques

Changements dans les approches des médecins en matière de prescription
Les lettres de rétroaction de l’étude ont influé efficacement sur le comportement des médecins. Les réductions observées dans les prescriptions ont diminué au fil du temps, ce qui indique la nécessité d’une rétroaction régulière.

Réactions chez les médecins
Les auteurs et autrices ont collaboré avec des médecins de famille pour élaborer les lettres et veiller à ce que les données soient présentées de façon positive, afin d’appuyer l’amélioration de la qualité des soins à la patientèle. La plupart des médecins ont répondu positivement à la rétroaction et ont manifesté leur intérêt à examiner la façon dont leurs données de prescription se comparaient à celles d’autres pairs, et se sont réjouis de l’occasion de cerner les points à améliorer. Toutefois, un défi important a été d’amener les médecins à s’intéresser aux lettres : seulement 1 sur 6 a ouvert et lu les commentaires.

Orientations futures
L’étude a révélé la nécessité d’accroître la participation aux rapports de rétroaction, en tant que domaine essentiel pour les recherches futures. Les médecins de famille font face à de nombreuses demandes, et il est essentiel de trouver des moyens de rendre la rétroaction plus accessible et efficace pour améliorer continuellement la prescription d’antibiotiques.

Incidents sur la santé publique
La résistance aux antimicrobiens est un problème mondial avec différents facteurs selon le pays et le milieu. Au Canada, nous savons que la prescription excessive d’antibiotiques est l’un des facteurs les plus importants qui alimentent la résistance aux antimicrobiens. Les faibles réductions de l’utilisation d’antibiotiques réalisées dans le cadre de cette étude peuvent avoir d’importantes répercussions à long terme sur la santé publique en réduisant la résistance aux antimicrobiens. D’autres mesures sont nécessaires à l’échelle locale et mondiale pour soutenir l’utilisation judicieuse des antimicrobiens et aider à lutter contre l’augmentation des infections résistantes aux médicaments. SPO favorise et soutient la gestion des antimicrobiens afin d’améliorer et d’optimiser la thérapie antimicrobienne et les résultats cliniques pour la patientèle en soins primaires. Visitez la page Web de SPO Gestion des antimicrobiens dans les milieux de soins primaires.

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Publié le 12 juill. 2024