Augmentation du nombre de surdoses mortelles d’opioïdes dans les maisons d’hébergement de l’Ontario, selon un rapport
Communiqué
18 juin 2024
Les décès liés à l’intoxication aux opioïdes dans les maisons d’hébergement ont plus que triplé pendant la pandémie comparativement au nombre de décès survenus globalement dans la province, selon une nouvelle recherche menée par l’Ontario Drug Policy Research Network (ODPRN) à l’Hôpital St. Michael et par Santé publique Ontario (SPO).
En utilisant des données sur la santé du Bureau du coroner en chef de l’Ontario et de l’ICES, l’équipe de recherche a relevé 210 décès accidentels liés à la toxicité d’opioïdes dans les maisons d’hébergement de janvier 2018 à mai 2022, et le nombre de décès a plus que triplé au cours de la période de l’étude (48 avant la pandémie contre 162 pendant la pandémie).
Selon les données de Statistique Canada, le nombre annuel de lits dans les maisons d’hébergement d’urgence n’a augmenté en Ontario que de 15 % (passant de 6 764 à 7 767) entre 2018 et 2022.
« Les usagers des maisons d’hébergement de l’Ontario n’éprouvent pas seulement des difficultés causées par l’instabilité du logement. Ils présentent aussi des besoins complexes en soins de santé et se heurtent à des barrières uniques pour accéder aux programmes de traitement et de réduction des méfaits, indique Bisola Hamzat, l’auteure principale, une épidémiologiste de l’ODPRN. Ce rapport fait ressortir l’impact disproportionné de la crise des opioïdes sur cette population. »
Tendances dans les maisons d’hébergement : différentes de celles dans le reste de l’Ontario
Les chercheurs ont constaté que les méthamphétamines étaient davantage un facteur contribuant aux décès par surdose d’opioïdes dans les maisons d’hébergement, comparativement aux décès par surdose dans le reste de l’Ontario (48 % contre 27 %, respectivement).
Lorsqu’ils ont examiné les données sur les circonstances entourant les surdoses et les décès, les chercheurs ont déterminé qu’une personne était présente et capable d’intervenir dans seulement un cas sur dix de décès causés par l’intoxication aux opioïdes dans les maisons d’hébergement, ce qui est moindre que dans l’ensemble de l’Ontario (environ un cas sur quatre). Cependant, la naloxone a été administrée la plupart du temps lorsqu’il y avait une personne capable d’intervenir dans les maisons d’hébergement.
Dans les cinq années précédant leur décès dans un refuge, près de 80 % avaient eu une consultation à l’hôpital reliée à un diagnostic en santé mentale, un pourcentage beaucoup plus élevé que celui de 56 % pour les personnes de l’ensemble de l’Ontario.
Plusieurs facteurs sont restés cohérents par rapport au reste de l’Ontario, notamment l’augmentation des multiples substances utilisées (comme les benzodiazépines et les stimulants), une tendance accrue à fumer et à inhaler des drogues et la présence du fentanyl en tant qu’opioïde se trouvant le plus fréquemment dans l’approvisionnement non réglementé de drogues.
Lors d’une analyse secondaire des données tirées d’hôtels et de motels, les chercheurs ont constaté que les décès attribuables à des surdoses d’opioïdes avaient suivi des tendances semblables à celles observées dans les maisons d’hébergement, mais que cette occurrence a commencé à baisser vers la fin de la période de l’étude en 2022. Ils pensent que la hausse de décès était vraisemblablement influencée par l’expansion rapide des maisons d’hébergement temporairement installés dans des hôtels au début de la pandémie de la COVID-19.
Besoin urgent d’une meilleure intervention face à la crise
«Notre rapport illustre la nécessité d’améliorer et d’élargir les approches visant la réduction des méfaits, les interventions en cas de surdoses ainsi que la formation et les mesures de soutien du personnel des maisons d’hébergement», souligne la coauteure principale Tara Gomes, scientifique au Li Ka Shing Knowledge Institute de l’Hôpital St. Michael et de l’ICES, et l’une des principales chargées d’études au ODPRN.
«Entre outre, de meilleurs liens et transitions s’imposent entre, d’une part, les soins de première instance et, d’autre part, les programmes de traitement, les soutiens en santé mentale et les soins de santé à assises communautaires pour les personnes qui sont sans abri et qui sont aux prises avec l’instabilité du logement.»
Le rapport Opioid-related toxicity deaths within Ontario shelters: circumstances of death and prior medication & healthcare use se trouve sur le site Web de l’ODPRN.
Hôpital St. Michael
L’Hôpital St. Michael prodigue des soins avec compassion à toutes les personnes qui franchissent ses portes. Il fournit également un enseignement médical de haut niveau aux futurs professionnels de la santé en formation dans plus de 27 domaines d’étude. Les soins intensifs et la traumatologie, la cardiopathie, la neurochirurgie, les soins aux diabétiques, la cancérologie, les soins aux sans-abris et la santé globale font partie des domaines d’expertise reconnus de l’établissement. Grâce au Keenan Research Centre et au Li Ka Shing International Healthcare Education Centre, qui forment le Li Ka Shing Knowledge Institute, la recherche et l’enseignement que mène l’Hôpital St. Michael sont reconnus et font leur marque dans le monde entier. Fondé en 1892, l’hôpital est entièrement affilié à l’Université de Toronto.
Ontario Drug Policy Research Network
Créé en 2008, l’Ontario Drug Policy Research Network (ODPRN) est un programme de recherche établi à l’Hôpital St. Michael qui réunit des chercheurs, des personnes ayant une expérience vécue, des cliniciens et des décisionnaires politiques qui rassemblent des données visant à éclairer l’élaboration de politiques efficaces en matière de drogues en Ontario.
Unity Health Toronto
Unity Health Toronto comprend Providence Healthcare, le Centre de santé de St-Joseph et l’Hôpital St. Michael. Le réseau s’emploie à améliorer la santé de tous les membres de nos collectivités urbaines et au-delà. Il offre aux patients, aux habitants et aux clients un éventail complet de soins, allant des soins primaires, des soins secondaires de proximité, des services des soins tertiaires et quaternaires jusqu’aux soins postaigus, par la réadaptation, les soins palliatifs et les soins de longue durée, tout en investissant dans de la recherche et un enseignement de classe mondiale.
Santé publique Ontario
Santé publique Ontario (SPO) est un organisme du gouvernement de l’Ontario voué à la protection et à la promotion de la santé de l’ensemble de la population ontarienne ainsi qu’à la réduction des iniquités en matière de santé. SPO met les connaissances et les renseignements scientifiques les plus pointus du monde entier à la portée des professionnels de la santé publique, des travailleurs de la santé de première ligne et des chercheurs. Pour obtenir les publications récentes de SPO, suivez-nous sur X, anciennement Twitter : @publichealthON.
ICES
L’ICES (anciennement Institute for Clinical Evaluative Sciences) est un institut de recherche et d’analyse indépendant et à but non lucratif qui utilise des données sur la santé de la population pour produire des connaissances sur un large éventail de questions liées aux soins de santé. Pour ce faire, il mène des études et des analyses de pointe qui évaluent les politiques de santé, la prestation des soins et les résultats pour la population. Les connaissances que collige l’ICES sont très appréciées au Canada et à l’étranger et sont largement utilisées par le gouvernement, les hôpitaux, les planificateurs et les praticiens pour la prise de décisions sur la prestation des soins de santé et l’élaboration de politiques. Pour connaître les dernières nouvelles de l’ICES, suivez-nous sur X, anciennement Twitter : @ICESOntario
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